vendredi 20 juillet 2007

Cultural Shock ! – Part 3

« Vive le vent des verts »

On ne peut certainement pas nier que Singapour participe grandement à la lutte contre le réchauffement climatique !

Et pour cause, l’air conditionné frigorifique s’échappant des shoppings, taxis, restaurants et autres appartements ne peut en effet qu’aider au refroidissement de notre pauvre petite planète étouffant sous la surconsommation énergétique !

Note pour les blondes : Toute persévérance dans la compréhension du paragraphe précédent pourrait s’avérer fatale à votre brushing.

Toutefois, rien n’est prévu en matière de recyclage des déchets ! Et nous, petits belges habitués à séparer les cartons des plastiques, PWC et autres déchets, nous surprenons à soupirer devant un tel crime écologique.

« Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire» et c’est pourquoi Cath, bannière blanche au vent frappée d’une fleur de lys, visionnaire telle une Jeanne d’Arc des temps modernes, brule de bucher sans relâche à cette croisade écologique !

Puisse cette guerre ne pas durer cent ans…


« Au kiasu vous ne le saviez pas… »

Le kiasu (en chinois 驚輸) est un concept pouvant être traduit par “Peur de perdre”. Le kiasu est tellement présent dans les mentalités à Singapour et en Malaisie que le terme a été introduit dans les dictionnaires d’anglais locaux.

Ne pas « perdre la face » est une règle d’or !

A titre d’exemple, voici ci-dessous quelques extraits d’emails reçus avant un tournoi de foot « amical » organisé au sein de la société :
  • “Keep in mind that these games do not encircle mainly about winning, but also about participation” – Recommandations des organisateurs suite aux débordements des années passées;

  • “Any violent conduct will also result in immediate disqualification.” – Idem;

  • “Our objectives for tomorrow are to enjoy ourselves,to show full commitments in all games and to bring back the Trophy” – L’accent étant porté sur “commitment” et “trophy”.

Pour la petite histoire, notre équipe a terminé deuxième du tournoi, échouant en finale aux tirs au but. Cette défaite a toutefois été jugée honorable compte tenu de notre bon état d’esprit, et nous n’avons pas perdu la face… Ouf !

Quant au tournoi inter-consultants organisé prochainement, mon collègue Hara m’a déjà précisé qu’on n’y allait pas pour rigoler… Dommage, moi j’aurais bien voulu voir Hara qui rit !


“- Excuse-me Sir, may I beg your pardon?”
“- Wah lao, can laaah !”

Le Singlish, contraction de « Singaporean English », est le dialecte national principalement basé sur l’anglais mais intégrant également des mots malais et chinois.

Ci-dessous quelques-unes des expressions parmi les plus fréquentes :

“Wah Lau”: Expression marquant l’étonnement ou le dédain ;
“Lah”: Interjection emphatique ajoutée à la fin des phrases ;
“Die die” : No matter what happens ;
“Goondu” : Stupide ;
“To go makan”: Aller manger ;
“Can can (?)”: It is indeed possible (Is it possible ?).

Appliqué avec maestria, le Singlish s’avère être d’une richesse et d’une volupté inégalées pour dépeindre avec brio, et utiliser toutes les couleurs de la palette linguistique, un quelconque tableau urbain :

"Wah lau! This Cheo Boo is damn cheem lah! How can ? "

La traduction anglaise peine à reproduire une telle finesse lexicale: “Holy Moly, this girl has been blessed with Mother Nature’s bounty: she is not only the most graceful woman I’ve ever seen but she also appears to be the smartest. I wonder how someone can be so gifted”

La traduction française est plus heureuse mais n’égale pas la version originale: “Putain, cette moeuf est trop bonne et pas conne en plus ! Pas possible !

Alors le Singlish, Can can ? Yes laaaaaah !



« En vrac »
  • On retire ses chaussures avant d’entrer chez les gens ;

  • Les fruits et légumes ne coutent rien du tout ;

  • La dengue (maladie transmise par les moustiques) est un réel fléau ;

  • Ils oublient de mettre du sel dans leur pain ;

  • Le Merlion (tête de lion et queue de poisson) est le symbole de Singapour ;

  • Alexandre adore prendre son bain ;

  • Les jus de fruits frais sont un vrai plaisir ;

  • Quand il drache, il drache ;

  • Une « croix gammée » pourvue de 4 points est un symbole indien de prospérité ;

  • Les vols en Asie ne coutent pas très chers ;

  • 1 euro = 2 $ singapourien ;

  • Le jus de soja est infect ;

  • Des bateaux s’échouent de façon hebdomadaire en Indonésie ;

  • Les films ne sont pas coupés par de la pub ;

  • Ils ont des ascenseurs différents pour les étages pairs et impairs ;

  • Le match au sommet hier dans la Asian Football Cup était Oman-Irak ;

  • Les « Pampers » sont des « Drypers » ;

  • Il y a 6 heures de décalage horaire (Midi en Belgique = 18h00 a Singapour) ;

  • Le chocolat et le vin nous manquent (sauf a Alexandre) ;

  • 15% de taxes et services à rajouter sur les prix affichés au restaurant ;

  • Il y a du lait mais pas de vaches ;

  • « Deathnote » est publié en anglais jusqu’au tome 12 ;

  • Les films indiens ‘Bollywood’ sont kitchissimes ;

  • Toute possession de drogue même « douce » égale la condamnation à mort ;

  • L’eau est partout potable mais a souvent un gout de détergeant ;

  • Le drapeau national est rouge et blanc et comporte 5 étoiles ;

  • Vous pouvez récupérer la TVA sur vos achats en repartant en Belgique ;

  • Alexandre a poussé son premier fou-rire ;

  • Il y a un Ikéa et les mêmes hotdogs ;

  • Connectez-vous sur Skype !

  • Les footballeurs anglais sont les stars absolues ;

  • Un immeuble de 15 ans est considéré comme vieux ;

  • Les horaires au boulot sont plus stricts ;

  • C’est la guerre pour s’asseoir dans le métro ;

  • Le climat est très agréable ;

  • On ne comprend pas toujours quand on nous parle « anglais » ;

  • Les massages sont divins ;

  • On est très content d’être ici, surtout qu'un gentil fantome hante l'appartement.

vendredi 13 juillet 2007

Cultural Shock ! – Part 2

« Monsieur Propre est passé par là ! »

Les moyens considérables mis en œuvre pour nettoyer la ville jumelés aux « draches » nationales assurent à Singapour une propreté digne des publicités « Monsieur Propre » ! Le métro ultramoderne, au sol de marbre luisant, en est un symbole emblématique.

Il est vrai également que les autorités ont trouvé le moyen de dissuader les Pollock des fast-foods de venir tacher leur conception de la propreté immaculée. Voici pour preuve une affiche partout présente dans le métro, présentant les coupables les plus recherchés :



Fumer une cigarette après un bon take-away de chez MacDo peut se révéler bien plus cher qu’un menu 5 couverts au Raffles Palace !

Pour information, le durian est un fruit à l’odeur si pestilentielle qu’il est interdit d’accès dans tous les lieux publics. Il parait toutefois que sa chair est délicieuse…expérience encore à tenter !



« Je vois la vie en vert ! »

Depuis ses lointaines racines, Singapour sève-houx-lue hêtre une site-haie verte-ueuse ! Orme-y les chênes de magazon et la cime des branches de so-scié-thés im-plantées pour le bouleau, ver ver ver, tout est vert !

La majorité des avenues sont en effet très larges (quatre à cinq bandes de circulation dans chaque sens) – on comprend tout de suite pourquoi il est interdit de traverser en dehors des passages pour piétons – et sont bordées d’arbres. Singapour est ainsi une ville très aérée et lumineuse malgré la hauteur moyenne des bâtiments et comprend de nombreux parcs et espaces verts intelligemment aménagés où il est très agréable de se promener.



« Joe le taxi ! »

Le taxi singapourien, ou de son nom scientifique Taxicus Singapourei, est une espèce indigène à l’aspect très similaire de son cousin européen mais aux mœurs comportementales radicalement opposées :


  • Premièrement, le taxi singapourien est sympathique. Il n’hésite pas à discuter avec les personnes le chevauchant et leur adresse des bons conseils sur les meilleurs endroits pour se restaurer ;



    • Ensuite, le taxi singapourien roule calmement, ne jure pas et s’arrête même pour laisser passer l’espèce inférieure appelée piétonus takaprendrelebus ;

    • Enfin, le taxi local est beaucoup moins gourmand que son cousin européen et se satisfait de 2 euros pour 10 minutes de trajet !!


    Pour toutes ces raisons, le taxi est un moyen de locomotion très usité et les files peuvent parfois être très longues pour en attraper un (notamment à l’heure de pointe ou lors d’une averse impromptue). Heureusement, le taxi est une espèce protégée, leur nombre est conséquent et ils roulent souvent en troupeau.



    « XXS, XS ou S ! »

    Le titre de cette rubrique ne fait non pas référence aux programmes TV cryptés locaux mais bien à la taille des vêtements !

    Les filles d’ici ayant en général une taille de guêpe anorexique, bonne chance mesdames pour trouver un pantalon qui vous sied dans une boutique locale ! Heureusement, il vous reste toujours « British India », havre de bon gout spécialisé dans les vêtements asiatiques destinés aux riches occidentales, pour un prix….ggglllpppp. Cath vous dira que ce n’est pas plus cher que Max Mara mais bon... ggllllppp quand même !

    Pour les hommes, c’est un peu pareil. Chaussures pointure 46 ou T-shirts XL sont autant de mirages que des pantalons ne ressemblant pas à des pantacourts ou des chemises ¾ !!

    Tout ceci est cependant un peu exagéré car les magasins de marque occidentale ont quand même un choix très vaste… Aucune excuse donc pour réfréner l’appétit de votre carte de crédit !










        jeudi 12 juillet 2007

        Cultural Shock ! – Part 1

        Dans un mois ou deux, tout ce qui suit nous semblera familier… Il était donc grand temps de faire la liste des détails qui attirent l’œil du petit belge, fraîchement débarqué de sa capitale !


        « Chaud a l’extérieur, glacial à l’intérieur »

        Ce slogan ne s’applique non pas à la gente féminine locale mais bien aux centres commerciaux ! En entrant dans un shopping, vous passez en effet instantanément d’une température de 31 degrés et 90% d’humidité à un petit 12 degrés et une soufflerie à faire pâlir notre vent du nord …avec pour résultat que la maladie la plus fréquente à Singapour est non pas la grippe aviaire, la dengue ou toute autre maladie exotique mais bien l’angine blanche !

        L’airco étant synonyme de richesse, plus le shopping est luxueux, plus il fait glacial ! Petit truc avant d’entrer chez Cartier, Bulgari, Prada et autres : Afin d’éviter que votre t-shirt transpirant ne vous colle froidement à la peau et que vos gouttes de sueur ne se transforment instantanément en stalactites, n’oubliez pas d’enfiler un pull, des moufles, un pantalon de ski et votre bonnet en fourrure style David Crockett !

        Précision pour les blondes: En sortant du shopping, enlevez votre attirail sinon ce n’est plus l’air conditionné mais l’air con - tout court que vous aurez !


        « Great Deals Super Membership Rewards ! Want ? Want ? »

        Les Singapouriens sont fans des cartes de fidélité, des points, bonus et récompenses en tout genre. Exemple : Souscrivez à un abonnement internet et recevez une TV LCD gratuite et une superbe carte de membre dorée qui vous assure une ascension sociale certaine si sortie nonchalamment dans un endroit bondé.

        Ce système de fidélisation est à ce point développé qu’il existe même chez le médecin !! Faites 3 pontages et 2 lipos dans une clinique de votre choix et bénéficiez de l’ablation de la rate gratuite ! Au pays du consumérisme, pas d’éthique sur les étiquettes…


        Si les réductions de prix procurent une certaine jouissance aux Singapouriens, l’orgasme absolu est atteint lorsque c’est gratuit !!


        Exemple : ce matin en arrivant au métro, 50 mètres de file…en bon Bruxellois, je m’approche insidieusement pour passer en « stommeling » et là, surprise, l’immense file n’est pas pour prendre le métro mais pour recevoir un exemplaire gratuit du journal quotidien (style Métro) !!

        En conclusion, peu importe que vous aimiez ou que vous en ayez besoin, si c’est gratuit : Prenez !!


        « Tête-à-queue-de-poisson ! »

        Ce midi, mes collègues Singapouriens m’ont très gentiment invité à gouter leur plat national : Le Fish head curry, à savoir une énorme tête de poisson immergée dans un bouillon de légumes à la sauce curry, servie dans une grande coupe.


        Amusant de constater qu’en Belgique, tout est bon sauf la tête…et qu’ici ce soit l’inverse !

        La légende veut que lors d’un banquet international de pêcheurs, un pêcheur se leva, et tandis qu’ils mangeaient, il prit un poisson, le rompit et donna le corps aux pêcheurs européens en disant : « Prenez, mangez, ceci est son corps ». Puis prenant une coupe, il y versa la tête et du bouillon et la donna aux pêcheurs Singapouriens en disant : « Buvez-en tous car ceci scelle l’alliance, qui sera répandue pour une multitude ». C’était le début des accords bilatéraux de libre-échange…


        Un véritable culte est voué à la nourriture et Singapour est sans conteste le paradis des amoureux de la gastronomie asiatique, se trouvant à la croisée des chemins orientaux où se mêlent les senteurs venues de Thaïlande, d’une subtilité et d’une délicatesse tellement exquise que vous ne pouvez les saisir durablement, la Chine et ses gourmandises a faire pâlir Pantagruel, ou encore les mets délicats d’Indonésie ou de Malaisie, le tout parfumé aux essences de fleurs de Bali. Si malgré tout, vous n’y trouvez pas votre bonheur, il y a un Burger King sur Orchard Road !


        Au fait, la tête de poisson au curry se révèle être très bon et nous ne manquerons pas de le faire gouter aux téméraires qui viendront nous voir !


        « Look at the babyyyyy, so cute ! »

        Une chose est sure, Alexandre a la cote !! Que ce soit dans le métro, en rue, dans l’ascenseur, au restaurant, aux toilettes ou ailleurs, notre petit mister fait l’unanimité et déclenche en permanence des « He is so cuuuuute ! » et des « Mum, look at the baby ! » ou des « So cute, how old is she ? ».

        « She » et pas « He » en raison de sa couverture « framboise » (indispensable pour les shoppings) qui se révèle être rose bonbon ! Les plus attentifs remarquent néanmoins que notre petit mec est habillé tout en bleu et pose donc la question…

        A cette question « how old is he ? » la réponse « 10 weeks » surprend énormément et engendre souvent des « Sooo bigggg !!! ». Note pour plus tard : Achetez des bodys 6 mois !

        Son succès est tel que je pense sérieusement à lui faire passer des castings Mothercare, Mustella ou autres Drypers (Pampers locaux) !


        mercredi 11 juillet 2007

        La dure vie d'Alexandre




        Le cocktail, il arrive?



        Un doudou, ma tutute et hop, au lit!





        Faites qu'il neige pour Noel !



        mardi 10 juillet 2007

        “Can you stretch you budget? Can? Can?”

        Voilà résumé en une phrase la recherche d’un appartement à Singapour !


        Après une bonne dose de stress à l’aéroport de Zaventem (les autorités aéroportuaires tentant de recommencer l’Histoire et d’empêcher Alexandre de franchir l’Indus), notre aventure singapourienne commença par la recherche d’un appartement.



        A priori, avec un budget mensuel de 2.500 à 3.000 SGD (environ 1.500 euros) et 2 semaines devant nous, nous étions confiants voire même légèrement euphoriques à l’idée de visiter nombre d’appartements et de choisir le plus paradisiaque d’entre eux !



        Mais notre état d’esprit glamour du premier jour se transforma rapidement en désespoir du dernier soir…



        En effet, le premier agent ne put éviter un petit rire sarcastique à l’annonce de notre budget et après avoir formulé la sentence magique des sorciers immobiliers: “Can you stretch you budget? Can? Can?”, il nous promit de trouver une perle d’appartement et de nous recontacter le soir meme… Cela fait maintenant 3 semaines que nous sommes sans nouvelles de lui, parti pour le grand large immobilier à la recherche de ladite perle, et nous hésitons à donner son signalement à la police…maritime!



        La visite de l’ambassade belge du lendemain matin se révèla quant à elle plus pénible qu’une épilation du maillot, “Mevrouw” le consul de Belgique, prenant un malin plaisir à nous annoncer qu’il était impossible de trouver un logement digne de ce nom en-dessous de 5.000 SGD (2.500 euros)!!



        Notre capital moral, déjà amorti par l’autre huitre (surnom beaucoup plus approprié que “chasseur de perles”) subit encore une forte dépréciation suite aux prévisions budgétaires à la hausse de Mevrouw le consul, financiele goeroe!



        Heureusement, le sourire d’Alexandre nous permit de continuer à rêver un impossible rêve, et même si on portait le chagrin du départ et que nous brulions d’une possible fièvre, partis où personne ne part, telle était notre quête! Suivre notre bonne étoile et peu nous importait les chances, peu nous importait le temps… pourvu qu’on trouvasse cet appartement !



        In fine, après avoir contacté une dizaine d’agents (huitres, moules, requins, etc. nous avons eu droit à un aperçu très large de la faune locale), visité près de 20 appartements différents, avoir frolé de multiples crises cardiaques à l’annonce du loyer à en avoir encore mal dans le bras, nous avons enfin trouvé notre pax havrum!



        Le seul hic (pour citer Alexandre), c’est qu’il se trouve dans le Kingdom of Far-Far Away…Je fais une heure de métro avec le Chat Potté sur mes genoux, Cath fait ses courses en compagnie de Fiona mais on s’en accomodera…